Dans un certain nombre de pays, l’accès aux soins est conçu comme un droit, la santé est perçue comme un bien public et le système de santé est soumis à des obligations de service public. La Déclaration universelle des droits de l’Homme et l’Organisation mondiale de la santé ont visé à rendre universel le droit d’être soigné. Cet objectif est aujourd’hui loin d’être atteint pour une majorité d’habitants de la planète. Le drame du sida a incontestablement permis de changer les regards. Le mouvement de revendication d’un accès aux médicaments a créé sur le sujet une sorte d’opinion publique mondiale, obligeant l’Organisation mondiale du commerce à concéder le principe du droit prioritaire à la santé. Face à la logique de profit caricaturale de l’industrie pharmaceutique – véritable cartel à l’échelle planétaire -, un mouvement civique mondial s’est mis à défendre des valeurs d’humanité et de solidarité. Or, ce qui se joue pour la santé peut être reproduit avec l’éducation, la sécurité alimentaire, l’environnement ou encore les télécommunications : la problématique des biens publics induit la constitution de coalitions à l’échelle mondiale, entre citoyens d’une même Terre, incitant nos gouvernements à aller vers de nouvelles formes de légitimité internationale.